Création documentaire pour France Culture – 2011
En 2001, alors qu’elle interprète à Montréal le rôle d’Athéna dans l’*Orestie * d’Eschyle, Delphine Salkin sent soudain sa voix se briser sur le mot *loi. * Elle ne sait pas encore qu’elle entre dans une série d’épreuves qui la conduiront, sept ans et deux opérations plus tard, à vouloir témoigner d’une expérience difficile et douloureuse entre toutes : celle de la perte de la voix.
Face à sa propre fêlure, Delphine Salkin ne s’est pas seulement battue pour retrouver sa voix. Tout en accumulant du matériel d’archives – témoignages enregistrés, comptes-rendus d’examens phoniatriques ou d’interventions chirurgicales, extraits d’un journal de bord, notes de lecture – elle a songé d’emblée à en dégager les éléments d’un projet artistique. Cette chronique d’une renaissance identitaire est aussi une ode lyrique et murmurée à la beauté fragile de la voix, de toutes les voix dans tous leurs états, criant, chantant ou caressant, chacune absolument singulière, chacune douée d’un phrasé, d’une vibration, d’un grain qui les rendent uniques.