Intérieur Voix

Première Création Décembre 2015
Deuxième Création Décembre 2019 au Théâtre du Rideau de Bruxelles

Un spectacle de et avec Delphine Salkin, Pierre Sartenaer, Raymond Delepierre et Isabelle Dumont

Collaboration et conseils artistiques : Stéphane Olivier et Daniel Loayza.
Scénographie, accessoires, costumes : Catherine Somers

Création lumières : Daniel Lévy
Création et montage sonore : Raymond Delepierre
Images vidéo : François Gestin et Delphine Salkin

Lorsqu’on perd la voix – plusieurs années -, on se rend compte à quel point elle nous était naturelle et combien on faisait corps avec elle. On se rend compte de sa valeur, de ses ressources et des joies d’en disposer. La retrouver a été une des émotions les plus fortes de ma vie et je tiens à la partager.

SEPT ANS DE MALENTENDUS. MAL ENTENDUE.

« En 2001, alors que j’interprète à Montréal le rôle d’Athéna dans l’Orestie d’Eschyle, je sens soudain ma voix se briser. Mais je la récupère en quelques secondes. Puis le lendemain, la même chose se produit. En fait je n’y avais même pas prêté attention. Ce sera plus tard que je me souviendrai de ces premiers signes de ma voix qui me lâchait… Après ces deux dernières représentations de notre tournée québécoise, c’était en 2001, j’ai perdu vraiment la voix : aphone comme on dit… Je ne savais pas encore que c’était là le début d’une série d’épreuves qui me conduiraient deux opérations plus tard, à vouloir témoigner d’une expérience difficile et douloureuse : celle de la perte de ma voix qui a duré 7 ans. »

Delphine Salkin est allée à la rencontre de professionnels de la voix, qu’ils soient du domaine médical ou artistique, elle a accumulé des matériaux sonores et visuels, surprenants, drôles, instructifs.

Avec ce spectacle, elle retrouve le chemin du plateau et a imaginé, avec ses partenaires, la chronique d’une voix perdue et retrouvée. Comme un hommage à la beauté fragile de la voix, de toutes les voix.

« Ce que j’ai perdu en premier, c’est la communication. Ce qui m’était naturel et particulièrement facile, ne l’était plus. J’ai perdu mon travail – ce qui était lié. J’étais comédienne. Ce qui devait être passager – deux ans selon les témoignages recueillis- dans mon cas a duré 7 ans et même davantage si on y ajoute les deux années de rééducation orthophonique. 10 ans de ma vie semblent avoir été socialement effacées.

Durant toutes ces années, je me demandais comment une telle chose avait pu m’arriver et comment sortir de ce cauchemar. J’éprouvais un isolement difficile à exprimer (et pour cause) car les autres et même mes proches ne mesuraient pas l’étendue de mon problème. J’avais perdu la voix, et avec elle ma vie sociale, mon autonomie financière, la légèreté de la communication avec les amis, le boulanger, le conducteur du bus. Même chantonner sans y penser m’était impossible… Les relations s’envolaient me faisant disparaître des écrans sociaux. En perdant ma voix, j’avais perdu mon métier : le théâtre. »

« Perdre sa voix. Perdre sa voix lorsqu’on est acteur. Et la perdre durant sept ans. Comme frappé par un sortilège. Delphine Salkin nous invite à parcourir avec elle le sentier qui l’a menée à perdre et à retrouver cette chose si intime et si universelle à la fois. La voix nous apparaît comme une évidence. Ce n’est que si elle nous est retirée que nous prenons pleinement conscience de son caractère précieux. La voix, c’est la parole, c’est le chant, c’est comme un don des dieux. Le voyage de Delphine au pays sonore devait fatalement aboutir au Rideau de Bruxelles, théâtre où la parole occupe une place centrale. »
Michael Delaunoy,
Directeur du Rideau de Bruxelles
Chaque voix humaine est unique. Elle est notre visage sonore. Qu’est-ce que ses blessures peuvent trahir ou raconter ? « Absolument charnelle, entièrement psychique, telle est la voix, toujours à la limite du corps et de l’esprit, de l’intime et du social, du soi et du monde. La voix s’enracine dans le corps et s’en échappe. De toutes les substances corporelles, elle est l’émanation la plus intense. Parler ou chanter, c’est s’adresser à quelqu’un, se faire connaître dans sa présence, sa souffrance, son interrogation ou sa volonté. »
Lydia Flem
extraits de LA VOIX DES AMANTS, Seuil, 2000

ARCHIVES
Différentes étapes de création

A GENNEVILLIERS EN 2009/10 : ÉCRITURE ET PREMIÈRES RÉPÉTITIONS

Octobre 2010 :
présentation d´une première étape de travail dans le cadre des “Produits frais” à la MDC (Maison du Développement Culturel) après 10 jours de répétitions et de recherches sonores.

Avec : Michel Cochet, Isabelle Dumont, Debra Reynolds, Violaine Bartélemy.
Administration : Isabelle Canals

Produits-fraisIntérieur-voix

AU NOUVEAU THÉÂTRE DE MONTREUIL EN JANVIER 2011

Après 15 jours de répétitions :
maquette présentée pour les professionnels : Installation déambulatoire visuelle et sonore puis 45 minutes de spectacle mis en scène par Delphine Salkin.

Avec Michel Cochet, Isabelle Dumont, Debra Reynolds, Violaine Bartélemy.
Lumières : Georges Lavaudant
Création sonore du spectacle et de l’installation : Pascale Salkin et Delphine Salkin.
Compositions musicales : Pascale Salkin.
Création vidéo : François Gestin et Delphine Salkin.
Montage et régie vidéo : François Gestin.
Administration : Isabelle Canals

PREMIÈRE CRÉATION À BRUXELLES EN 2015

Affiche_Interieur_Voix

A reçu en 2015 le Prix de la presse belge de la meilleure création artistique et sonore (2014) en Belgique.

La création documentaire radiophonique a été nominée au Prix Europa (Berlin) en 2012

PRESSE

Une voix, c'est une présence. Une voix, c'est une identité. C'est une séduction, c'est une façon d'attraper l'autre, de toucher l'autre. Une voix c'est un sens. En la perdant, j'avais l'impression de perdre le monde 

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