Splendeur

de Abi Morgan, traduction Daniel Loayza

Création le 21 janvier 2020 au Théâtre de Sénart et à partir du 28 janvier au Théâtre 71 Malakoff

mise en scène de Delphine Salkin,
avec Christiane Cohendy, Roxanne Roux, Laurence Roy et Anne Sée

PRÉSENTATION

Dans un palais résidentiel d’un pays d’Europe de l’est, quatre femmes attendent le retour du dictateur chez lui. Elles parlent de Toy Story, de sacs Prada, de vodka-piment, du tableau qu’a peint le mari de l’une d’entre elles, un dictateur… Elles n’en pensent pas moins. Dehors la neige tombe, la guerre civile se rapproche.

Et le dictateur n’arrive toujours pas…

SPLENDEUR, OU LE MYSTÈRE DES VOIX MULTIPLES 

L’occasion qui les rassemble : la photographie d’un portrait officiel. Elles attendent. Elles se parlent. S’observent, s’épient, se mentent.

Et se souviennent… 

Mêlant les temps et les points de vue, ce quadruple portrait dramatique a la subtilité musicale d’un quatuor avec thème et variations. Il est signé Abi Morgan, l’une des scénaristes et dramaturges les plus en vue du monde anglo-saxon. 

Teaser vidéohttps://youtu.be/vmk_lNr5wrU

Texte Abi Morgan
Traduction, dramaturgie Daniel Loayza
Mise en scène Delphine Salkin
Assistée de Kelly Gowry
Son et compositions musicales Pascale Salkin
Lumières Daniel Lévy
Images et vidéo François Gestin
Costumes, scénographie Clémence Kazémi
Travail corporel Marion Lévy
Maquillage Sylvie Cailler
Assistante costumes Amélie Hagnerel
Construction décor Florent Fouquet, Philippe Evrard (Atelier Théâtre-Sénart)
Peinture Pelléas et Mélisande David Géry
Régie générale et plateau Jean Grison
Régie lumières Aurore Beck
Régie son Vincent Bonnet

A noter :

La tournée du spectacle a dû être interrompue en raison du covid et n’a pas pu bénéficier d’une reprise en raison de la crise sanitaire (et culturelle) et alors que le spectacle n’a pu être suffisamment vu par les professionnels.

Production déléguée Théâtre-Sénart, Scène nationale 

Coproduction Compagnie NoNuMoï / Théâtre-Sénart, Scène nationale / MC2 Grenoble / Théâtre de L’Archipel, Scène nationale de Perpignan / MA scène nationale – Pays de Montbéliard / MCB° – Maison de la Culture de Bourges, Scène nationale / Le Manège – Scène nationale Maubeuge / Théâtre 71, Scène nationale de Malkoff. Avec la participation artistique du Jeune théâtre national

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Avec l’aimable concours du Parc Instrumental de l’Orchestre national d’Ile de-France

Ce texte est lauréat de l’Aide à la création de textes dramatiques

Artcena
Abi Morgan est représentée en Europe Francophone par Marie Cécile Renauld, MCR Agence Littéraire. Remerciements au Théâtre de l’Odéon pour le prêt d’accessoires et de costumes.

extraits de presse : 

« Vertigineuse, fascinante, brillante, cette création française de la pièce Splendeur, à la Scène nationale de Sénart !

Et puis bien entendu, ce texte nécessite d’avoir sous la main quatre exceptionnelles comédiennes.
Je pèse cet épithète « exceptionnel ».

Il est des pièces auxquelles un critique est fier d’avoir assisté, et d’être l’un des premiers à avoir écrit un papier à son sujet.
C’est mon cas, avec Splendeur ! « 

SPLENDEUR, OU LE MYSTÈRE DES VOIX MULTIPLES

Splendeur est une matière à jeu assez extraordinaire. Chaque comédienne doit puiser dans l’ensemble de sa palette. Tantôt ces femmes se disent la vérité, tantôt elles se mentent (peu à peu, la vérité prend le dessus). Tantôt elles se situent dans l’instant présent (celui de l’occasion à saisir, ou du simple réflexe de survie), tantôt elles envisagent le sens de toute leur existence, voire leur position dans l’Histoire. Certains moments sont incarnés au premier degré. D’autres sont des commentaires en aparté sur ce que le personnage ressent, ou sur ce qu’il observe chez les autres. D’autres encore sont des récits, tantôt rétrospectifs (nous découvrons alors les racines cachées qui nourrissent le moment actuel), soit même prospectifs (nous entrevoyons alors sur quoi débouchera plus tard cette actualité, cette dernière après-midi à laquelle nous assistons, et qui s’avère être décisive).

Tous ces modes de jeu, intérieur ou extérieur, direct ou distancié, adressé ou non au public, concret ou stylisé, interfèrent ensemble au présent. Les récits, par exemple, ne se font pas au passé. C’est bien à une sorte d’étrange « sur-présent », à l’invention d’un super-temps théâtral que nous assistons. Un temps à la fois mental et objectif, intime et public. A la mise en commun (entre elles et avec nous) des souvenirs, des impressions, des réflexions de ces quatre femmes qui s’observent, se jaugent, se devinent et finissent par se comprendre et révéler leur vérité.

Touche par touche, nuance par nuance, l’image se fait plus précise. Chacune d’elles se fait mieux connaître. C’est comme l’apparition d’une photo, d’abord floue plus de plus en plus détaillée, dans un bain de révélateur. Ou comme la contemplation d’un tableau, où l’on ne distingue d’abord qu’un fouillis de lignes quasi abstraites, avant de voir s’organiser les plans et les figures, et d’interpréter enfin l’intention profonde de l’artiste.

Ou encore, comme la reconstitution d’un précieux vase brisé à partir de ses fragments. Ces fragments sont tranchants, brillants, à manipuler avec précaution. Ensemble, ils gardent le souvenir de leur forme première, qui ne sera jamais reconstituée. Mais tous ces éclats de cristal, à force d’être examinés encore et encore, deviennent ici comme les pièces d’un kaléidoscope mouvant où le fantôme du vase semble réinventé, un peu plus vivant à chaque combinaison.

Cette photo, ce tableau, ce vase se trouvent dans Splendeur. L’une des femmes, Kathryn, une journaliste, est venue prendre cette photo chez Micheleine. Une autre, Geneviève, est la veuve d’un artiste qui a peint ce tableau pour Micheleine. Quant à Gilma, la quatrième, elle a tenu, tient et tiendra entre ses mains ce fameux vase, ramené de Venise par Micheleine…

Une photo chez Micheleine. Un tableau pour Micheleine. Un vase de Micheleine. Tout paraît tourner autour d’elle. C’est vrai. Mais Splendeur fait de chaque rôle un centre en soi. Quel cadeau pour les interprètes. Delphine Salkin a su réunir, pour ce quatuor, une distribution exceptionnelle. La joie de voir jouer Christiane Cohendy, Roxane Roux, Laurence Roy et Anne Sée.

Daniel Loayza

Abi Morgan

Copyright Sarah Lee -To be used or reproduced only with express permission from photographer/ copyright holer [tel: 07930392407] Abi Morgan, playwright, writer. my media For Portrait of the Artist

Création au Théâtre Sénart (janvier 2020)